Anna et l'Homme-Hirondelle
de Gavriel Savit,
traduit de l'anglais par Aline Azoulay-Pacvon
et paru aux éditions Seghers
et paru aux éditions Seghers
le 11 mai 2017
au prix de 18,50 €
Ma note livraddict: 11/20
Ma note livraddict: 11/20
QUATRIÈME DE COUVERTURE
6 novembre 1939, Cracovie.
Un million de soldats en marche et mille chiens aboyeurs, un endroit de peur et de froid ou il ne fait pas bon grandir.
Anna a sept ans quand son père, professeur à la faculté, se rend à une convocation des autorités allemandes, puis disparaît.
Seule et à la rue, Anna rencontre alors l'Homme-Hirondelle, un grand et étrange personnage qui parle toutes les langues – même l'oiseau. D'instinct, elle est prête à lui confier sa vie.
Avec des mots et des images simples, il lui explique la guerre. Comment y survivre. Un long voyage va commencer pour eux, à travers champs et forêts, pour échapper aux forces nazies et soviétiques.
Mais dans un monde devenu fou, tout peut se révéler dangereux. Et l'Homme-Hirondelle aussi...
Un million de soldats en marche et mille chiens aboyeurs, un endroit de peur et de froid ou il ne fait pas bon grandir.
Anna a sept ans quand son père, professeur à la faculté, se rend à une convocation des autorités allemandes, puis disparaît.
Seule et à la rue, Anna rencontre alors l'Homme-Hirondelle, un grand et étrange personnage qui parle toutes les langues – même l'oiseau. D'instinct, elle est prête à lui confier sa vie.
Avec des mots et des images simples, il lui explique la guerre. Comment y survivre. Un long voyage va commencer pour eux, à travers champs et forêts, pour échapper aux forces nazies et soviétiques.
Mais dans un monde devenu fou, tout peut se révéler dangereux. Et l'Homme-Hirondelle aussi...
MON AVIS
À la lecture de la quatrième de couverture, j'étais très intriguée. D'autant plus que j'adore les récits sur la seconde guerre mondiale, et tout ce qui y touche m'intéresse particulièrement. Les quelques romans que j'ai lu qui abordent cette période historique m'ont beaucoup plu pour ce fait et très émue. Du coup j'étais très contente de me replonger dans un roman qui traite du sujet. Malheureusement, il y a eu quelques couacs qui ont rendu ma
lecture un peu difficile, et au final mitigée.
Nous faisons la connaissance de la petite Anna, dont la vie bascule un jour de novembre 1939. Cette jeune fille originaire de Pologne se retrouve seule et sans rien ni personne du jour au lendemain, ceux sur qui elle pensait pouvoir compter lui tournant ostensiblement le dos. À la rue, elle tombe sur l'Homme-Hirondelle. Ensemble, ils passent alors de ville en ville et ne s'arrêtent pas de marcher. On suit l'évolution de la fillette de 7 ans, qui grandit dans le contexte effroyable de la guerre sans en comprendre la signification, ce que cela implique, sur qui se fier, et plus encore... Elle perçoit et comprend le monde différemment des adultes, avec des yeux innocents et une naïveté enfantine bien qu'elle soit "précoce". Elle discerne certaines choses que les autres enfants de son âge ne remarquent pas, elle parle un grand nombre de langues apprises par son père professeur et les abordent avec une vision très élaborée pour son jeune âge. L'histoire se déroulant sur plusieurs années, on assiste à l'évolution d'Anna. Sa vision du monde change avec elle et elle gagne en maturité. La petite fille adorable qu'elle était devient une jeune femme attachante, qu'on a toujours envie de serrer dans nos bras pour la rassurer.
Tout comme elle, Monsieur Hirondelle manie les mots avec perfection (et il parle aux oiseaux, si c'est pas fort ça !). Mais cela ne s'arrête pas là, il manie l'art de passer inaperçu, de mentir, de détourner l'attention, de survivre - et j'en passe - comme personne. Hormis ces nombreuses aptitudes - bien utiles dans la situation présente - ce froid personnage est un total mystère, autant pour le lecteur que pour Anna, même s'il devient un père adoptif. Du coup c'est vrai, j'ai eu un peu de mal avec lui pour cette raison. Seulement, rien que pour le fait d'avoir pris Anna sous son aile, de la protéger et de prendre soin d'elle, la bonté dont il fait preuve envers elle, j'ai tout de même apprécié le personnage.
Par ailleurs, le style de l'auteur et sa façon de nous présenter la guerre m'ont plu. Sa plume est poétique, tout en métaphore, mais permet également d'aborder la guerre avec une vision enfantine.
Cependant, son écriture se révèle aussi parfois complexe et assez lassante. Le fait est que l'on se retrouve face à de gros pavés de descriptions ou de narrations, souvent sur des points qui ne méritent pas autant de détails, au détriment d'un ou deux autres qui auraient gagnés à avoir plus d'attention. Par ces longues descriptions et discours narratifs, l'auteur m'a quelques fois perdue en chemin et j'ai dû m'accrocher pour venir à bout de ces passages et passer à la suite.
Cependant, son écriture se révèle aussi parfois complexe et assez lassante. Le fait est que l'on se retrouve face à de gros pavés de descriptions ou de narrations, souvent sur des points qui ne méritent pas autant de détails, au détriment d'un ou deux autres qui auraient gagnés à avoir plus d'attention. Par ces longues descriptions et discours narratifs, l'auteur m'a quelques fois perdue en chemin et j'ai dû m'accrocher pour venir à bout de ces passages et passer à la suite.
Un autre point qui m'a bien dérangée et manquée lors de ma lecture, c'est l'action. Je m'attendais à en trouver davantage au vu du contexte. Davantage de danger, de soldats soviétiques et nazis, de situations périlleuses et de bouleversements, mais finalement il y en a peu (bien qu'il n'y ait pas beaucoup plus de 200 pages). Par conséquent, je n'étais pas accro à l'histoire, et quand je la quittais, je n'y pensais pas vraiment, et je n'avais pas cette envie irrésistible d'y retourner. Non pas que je m'ennuyais avec, mais il manquait clairement d'action qui m'aurait rendue accro. Et de ce fait, j'ai mis un moment à le lire - d'autant plus qu'une fois en main, j'avançais à la vitesse d'un escargot traînant un éléphant derrière lui.
Plus avancé dans le roman, j'ai beaucoup aimé l'entrée d'un nouveau personnage dans notre petit groupe. Un protagoniste que j'ai aimé pour lui-même mais aussi pour sa présence, qui apportait tellement à l'histoire. Avec lui, c'était plus intéressant, dynamique et agréable.
Enfin, parlons des dernières pages. Là, c'est l'afflux de questions dans ma tête. Cette fin est un grand mystère, un gros point d'interrogation. Je me suis vraiment demandée ce qui était passé par la tête de l'auteur. J'ai refermé le livre avec des dizaines de questions sans réponses. Je l'ai trouvé bâclée, comme si Gavriel Savit avait impérativement dû arrêter son histoire là, parce qu'il en avait assez ou parce qu'il ne savait plus où la mener... peu importe, cette fin est tombée comme un cheveu sur la soupe, laissant le lecteur sur une énorme faim !
Ainsi, j'ai beaucoup apprécié le contexte et plus ou moins chaque personnage, que j'ai aimé voir évoluer au fil des années. J'ai passé un bon moment avec cette histoire touchante, cependant les retournements de situations ont manqué pour rendre ma lecture addictive et plus prenante. Et sur la fin, l'absence d'explications m'a laissée un goût amer en bouche.
Un grand merci aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce roman !
EXTRAITS
En temps de paix, il arrive que vos désirs deviennent réalité. En temps de guerre, jamais.
***
Quand elle touchait du doigt une qualité ou une caractéristique commune à de nombreuses personnes - telle la gaucherie ci-dessus mentionnée -, son père la nommait pour elle.La gaucherie. La résilience. L'assurance. La déférence. La ferté.
***
Leur première priorité consistait à trouver à la fillette une tenue adéquate pour une enfant de la campagne. La jolie robe rouge et blanc était un bon pendant au costume trois pièces de Monsieur Hirondelle : elle était assez élégante pour attirer un éventuel regard admiratif, mais ne représentait aucun avantage à la campagne.
***
Il tendit la main, comme le font les messieurs pour conclure un contrat âprement négocié.Et Anna, qui n'était pas un homme, fit ce que toute fillette aurait fait en voyant la main tendue de son papa.
Elle la prit.